vendredi 25 mai 2007

Texte sur le blog du Parti Radicale de Gauche français

'La politique sans pouvoir' 16/03/2007


Incluant certains éléments déjà publiés sur ce site, un essai plus global de mise à jour et de mise en ordre des idées radicales : LA POLITIQUE SANS POUVOIR Bernard Castagnède P.U.F. Collection "Quadrige Essais débats" 176 pages - 10€ - parution le 14 mars 2007 Presses Universitaires de France 6, avenue Reille - 75685 Paris Cedex 14

L'OUVRAGE La politique sans pouvoir s'ouvre sur une critique de la place démesurée qu'occupe l'élection présidentielle dans la vie politique française. Qui n'est pas justifiée par la capacité réelle de l'élu du suffrage universel à peser sur le cours d'évolutions échappant largement, désormais, à la maîtrise d'autorités nationales.

Au-delà des péripéties d'une campagne électorale, Bernard Castagnède rattache, dans cet essai de doctrine politique, la désaffection des citoyens pour la classe politique à la double perte de légitimité des démocraties européennes, qui fonctionnent dans le cadre d'Etats qui n'ont plus la souveraineté qu'ils proclament, et dont les dirigeants ont perdu, sinon leurs privilèges, du moins la capacité d'user librement du pouvoir qu'ils prétendent exercer au nom d'un peuple souverain. Encore fondées sur une mythologie du pouvoir suprême, celui de l'État et celui du peuple, les démocraties représentatives ne sont plus en accord avec le stade actuel de l'évolution des sociétés humaines, qui permet d'entrevoir la perspective d'organisations politiques largement débarrassées des phénomènes de domination. Dans la société politique moderne, la règle commune n'est plus l'effet d'un pouvoir, mais celui de la recherche rationnelle du meilleur compromis entre intérêts concurrents, dans le respect des principes supérieurs du droit et des libertés fondamentales.

L'Union européenne peut être ainsi perçue comme un premier modèle de politique sans pouvoir. L'émancipation, ressort de l'histoire des hommes, ne peut être seulement politique, et doit s'étendre au monde économique. L'entreprise, qui en forme la cellule de base, doit sortir de l'Ancien Régime, accueillir les principes fondamentaux de liberté et d'égalité, cesser d'être la chose réservée des seuls patrons ou actionnaires, s'affirmer en une communauté d'acteurs ayant égale vocation à partager sa gouvernance et, sur une base rationnelle et équitable, les produits de son activité. Décolonisation et éclatement de l'URSS ont illustré le recul de la domination politique internationale. Il s'agit désormais de substituer au cadre dépassé des pouvoirs étatiques la construction rationnelle d'une hiérarchie des intérêts généraux et des compétences, préservant identités nationales et pluralismes culturels, mais autorisant la définition de niveaux supérieurs de régulation sociale, jusqu'à l'horizon lointain de la république universelle.

Renouant avec l'individualisme libertaire du philosophe radical Alain, La politique sans pouvoir recherche ainsi la cohérence d'ensemble du projet politique qui serait celui d'une gauche en rupture avec la tradition marxiste de la lutte des classes et du salut par des formes nouvelles de domination. L'AUTEUR Bernard Castagnède, agrégé des facultés de droit, diplômé de sciences politiques, est professeur de droit public à l'Université de Paris-1 Panthéon Sorbonne. Il est vice-président du Parti Radical de Gauche.

SOMMAIRE

1 - La politique sans pouvoir Recul du pouvoir, avancée de la loi : La démocratie, impossible pouvoir - L'illusion politique - Le rêve de l'homme providentiel - La fin du souverain - Le recul des pouvoirs - L'ascension de la règle L'Union européenne, modèle de politique sans pouvoir : L'Europe sans l'État - L'Europe du droit - L'Europe des libertés - Frontières et désirs d'Europe - Libéralisme et disciplines communautaires - L'histoire commence L'organisation politique moderne : De la séparation des pouvoirs à l'unité du droit - Légiférer, une fonction politique moderne - Légiférer est représenter - Les devoirs de l'élu - Le citoyen législateur - Exécuter sans régner - Le Magistrat Suprême

2 - L'économie sans chaînes La liberté dans l'entreprise : Rêves collectivistes et réalités patronales - L'entreprise, de l'Ancien Régime à la modernité sociale - Reformuler le code du travail - Partager la gouvernance économique L'entreprise et l'égalité : La répartition équitable et rationnelle du produit de l'entreprise - La juste part des États dans une production de richesses mondialisée L'entreprise et la politique : De la lutte des classes à la politique de l'entreprise - Du marché du travail à la sécurité économique- Puissances privées, gouvernance publique- Richesse et pouvoir

3 - La république sans frontières Décoloniser la France : Pouvoirs d'hier, société d'aujourd'hui - L'objection communautariste - Égalité républicaine et pluralisme des cultures - Quelle histoire de France ? - Lien social et démocratie locale Les bornes de la liberté : Disciplines communes et liberté individuelle - Écologisme et culture du progrès - Justice et pouvoir - Information et liberté - Les moyens de l'État


Bernard CASTAGNEDE

L'État nation marque t-il le stade ultime du politique?

Évidemment, non.

L'État-nation est né de la volonté de certains individus qui croyaient que cette forme d’organisation politique constituait un pas en avant, un progrès en matière de politique. Ces hommes ont bâties l’État-nation au détriment d’une forme précédente d’État appelé monarchie (absolue, féodale ou constitutionnelle). Les monarchies, en leur temps, étaient très légitimes. Les remettre en question était aventureux et spéculatif autant pour sa sécurité physique que d’un point de vue intellectuel. Aujourd’hui, l’État-nation se trouve dans une situation similaire, quoiqu’il possède une machine de relation publique plus sophistiquée, capable de légitimé une action gouvernementale le soir même avec des images chocs et ce, « nation wide ». Le lendemain, toute une déclinaison d’articles de journaux s’évertueront à poursuivre le travail un peu plus en profondeur.

L’État-nation a remplacé le régime précédent en étant plus efficace que lui. Les partisans de la République Universelle en feront autant. La clé du succès est la construction d’une machine à vérité plus efficace que celle de l’État-nation. Une approche graduelle de pénétration de « marché » doit être appliquée. En s’accaparant graduellement le rôle de l’État-nation en utilisant les libertés actuellement offerte par la plupart des démocraties libérales, il m’apparaît plausible qu’un jour la République Universelle atteigne une masse critique lui permettant de prendre le contrôle d’un État de petite taille. Par la suite, en faisant immigrer une partie de ses partisans au sein de cet État, la République Universelle pourrait parvenir à infiltrer les voisins et à les convaincre de l’intérêt d’un tel projet. Il sera évidemment essentiel de préserver les infrastructures de l’État-nation au sein de la superstructure de la République Universelle afin de progressivement habituer les masses à ses vertus. Tous comme l’État-nation à créer une entité, plus large que les groupes identitaires existant à son époque, appelé nation qui inclût des groupes de population n’ayant souvent en commun que l’appartenance à un groupe linguistique relativement homogène. Il surtout permis de constituer des territoires militairement cohérents et économiquement intéressants, permettant de financer des infrastructures lourdes et de les rendre innacessibles à de potentiels resquilleurs.

mercredi 23 mai 2007

De la légitimité d'une République Universelle

L'État étant lui-même la source de la loi et de l'ordre, il ne saurait y avoir une organisation ayant l'autorité de lui donner sa légitimité. Il est impossible d'être plus légitime que l'État, de lui conférer sa légitimité. Ce que je viens d'affirmer serait vrai si l'État avait une conscience morale et une existence propre. Ce n'est malheureusement pas le cas. L'État est un état de fait, une conséquence de l'action d'individus. L'État est un amalgame de faits et de concept n'existant que dans l'esprit d'un individu lorsqu'il pense à ce concept. Essayer de trouver l'État et vous chercherai éternellement. Trouver un de ses représentants est par contre facile. La légitimité d'un État est donc celle de ses représentants, de ses participants. Ils agissent au nom de l'état et, jusqu'à un certain point, l'incarne aux yeux des administrés.

La légitimité d'une République Universelle sera donc celle de ses bâtisseurs. L'élection par les futurs administrés est une méthode efficace en occident de s'assurer de leur collaboration. Dans le reste du monde, il est par contre souvent nécessaire de faire de démonstration de force pour que la population vous perçoive comme étant un dirigeant. Une République Universelle devra innover et construire un système politique pouvant se substituer à tous les États particularistes présentement en place. Le bagage culturel des administrés n'a aucune importance. S'ils veulent que leur chef local s'habille d'une façon ou d'une autre, qu'il parle une langue ou une autre n'a pas d'importance. Le seul point sur lequel aucune concession ne peut être fait, est la nécessité d'une République Universelle ayant un monopole sur la violence. Pour éviter la constitution de groupes exclusifs affirmant un droit d’user de la violence à leur discrétion.

vendredi 18 mai 2007

De l'intérêt d'une République Universelle

L’intérêt de créer une République Universelle est de mettre fin à toute forme de guerre entre État, bloc politique ou communauté d’individu partageant une identité première commune et exclusive. L’idée est de reproduire à l’échelle de l’humanité ce qui existe déjà à l’échelle d’État-Nation. En s’accaparant à la fois le monopole de la violence et de la légitimité de parler au nom de la volonté générale, ces États, lorsqu’ils sont bien administrés, introduise au sein des populations qui vivent sous leur tutelle une certaine paix sociale. Une République Universelle, en reproduisant à l’échelle de l’humanité ce type d’infrastructure, permettrait de réduire les conflits armées et les frontières économiques inutiles et sources de pauvreté et de dégradation de la dignité humaine.

Comment une République Universelle parvient t’elle à s’accaparer à la fois du monopole de la violence et de la légitimité de parler au nom de la volonté générale? De deux façons utiles uniquement lorsque présente en même temps:

1) En développant une doctrine politique permettant à tous, ou du moins à une proportion significative dans chacun des sous-groupes politiques humains déjà existants, de nous identifier comme gouvernement légitime ou qui devrait être considéré comme telle.
2) En commençant à appliquer de ce régime de droit progressivement à un groupe croissant d’activités humaines. En devenant la référence en matière de justice, nous deviendrons la référence en matière de légitimité. Vous pouvez probablement imaginer la suite.

jeudi 17 mai 2007

Le premier pas


Après une longue et intense réflexion, j'ai conclu que l'humanité est destinée à ne former qu'une communauté unique d'individu, une communauté universelle. Il est évident, même aux yeux des plus illettrés que les humains sont unis par des caractéristiques communes qui leurs confèrent le statut de membre d'une communauté : l'humanité. Les divergences actuelles sur la définition de ce qu'est l'humain et comment il doit s'organisation, divergences qui sont à l'origine de toutes les guerres, concernent davantage le libellé de ces caractéristiques communes que leur existence. Le fait de l'humanité est donc acquis. Il n'est simplement pas transposé en organisation concrète. Étant un partisan du droit des membres d'une communauté à participer aux décisions qui les concernent, je supporte la création d'une structure permettant aux membres de l'humanité de s'organiser. Étant donné que je crois que la seule façon pour cette structure de synthétiser la volonté de tous les membres de l'humanité est de leur être accessible, il m'apparaît impératif que cette structure soit visible sur la place publique. Donc, je supporte l'idée que cette structure soit une République. Comme cette République concerne l'ensemble de l'humanité, il s'agit d'une République universelle. Ceci explique donc le nom de République Universelle.

Pourquoi un blog minable croupissant dans les bas fonds les plus inconnus de l'Internet comme acte fondateur d'une si grande chose? Parce qu'il faut bien que quelqu'un commence quelque part. Peut-être existe-t-il quelque part d’obscures organisations secrètes se consacrant à l'avènement d'une République au service de l'humanité. Si elle existe, ce dont je doute, elles sont bien timides. D'ailleurs, leur démarche s'inscrivant dans le domaine du privé, m'apparaissent plutôt contraire à l'esprit républicain. Plusieurs avant moi on posés des gestes qui m'ont permis de poser le mien, mais nulle n'ont triomphés des citadelles particularistes. La Révolution française fût un bel essai, mais elle s'appuyait sur un particularisme national. Ce blog représente donc un premier pas conscient sur un long chemin qui mènera un jour, je l'espère, à l'avènement d'une République Universelle. Je suis entièrement conscient de l'énormité de la tâche que je me suis fixé et je l’entreprends en toute modestie.
Pontifex Coepi